


Cliquez pour aller sur
le site des cartes
postales anciennes
d'Alphonse Grospiron
Les CPA de la vallée
de la Valserine

Cliquez pour aller vers
le site officiel
de la Mairie de Bellegarde sur
Valserine

| |
Le Pas de Malpertuis
 |
Gorges du Canon du
Rhône
Cascade de Malpertuis |
Le Pas de Malpertuis
fait partie des curiosités géologiques régionales disparues avec la construction et la
mise en eau du barrage de Génissiat, au même titre que la Perte du Rhône. Le site du
canõn du Rhône de Bellegarde à Pyrimont a fait l'objet d'une étude préalable
destinée à montrer toutes les difficultés et tous les désastres engendrés par la
montée des eaux du fleuve de son niveau actuel. Cette étude approfondie que nous devons
à Edouard Alfred Martel, créateur de la spéléologie, répertorie les différents
endroits dignes d'intérêt pour le tourisme, dont le Pas de Malpertuis. Martel était un
ardent défenseur de la nature et durant son existence, il s'acharna à défendre les
sites naturels menacés de disparition par les nouvelles technologies modernes de
l'époque. La description qui suit s'inspire de la visite de Malpertuis qu'il fit en
octobre 1910.

|

|
Gorges
du Canon du Rhône
Le Fond du Sac |
Malpertuis,
chutes et rapides
du Rhône |
Accès par la Planche ou
la Passerelle d'Arlod, l'itinéraire proposé nous faisait découvrir, dans la partie
amont du canõn du Rhône les ruines du moulin de Pré-Cayla ou Prequelaz, sur la rive
gauche. Ce dernier situé " sur le cours du fleuve encombré de blocs
d'éboulement où ses flots grondent et écument. Plus loin, au-dessous des Fées, on
distingue, à 1 kilomètre au-delà, le rétrécissement de Malpertuis, qui ressemble
d'ici à une gerçure, à un coup de hache dans la roche. De ce point, on se demande où
peut passer le Rhône, ainsi étranglé dans ce réduit de la largeur d'un trait de scie
de 1,62 m. En face, on distingue, dans la rive droite, les orifices de la grotte de Tapet
et d'autres cavités inaccessibles ".

|

|
Gorges
du Canon du Rhône
Cascade de Nant Poé et de Champ d'Avril |
Gorges
du Canon du Rhône
Le Paradis |
L'expédition périlleuse de
Boissell.
Le canõn du Rhône fut l'objet, en
1795, d'une téméraire descente en bateau, de Bellegarde à Pyrimont, réalisée non,
sans peine par Boissell de Monville. On imagine aisément combien fut audacieuse cette
navigation qui obligea l'embarcation à se faufiler entre les blocs éboulés jonchant le
lit du Rhône. Au lieu-dit " Le Malpertuis ", Boissell dut hisser son bateau sur
les bords rocheux du passage étroit et le remettre à l'eau plusieurs mètres en aval.
Rappelons que le passage dans le rocher où s'engouffrait le Rhône n'était large que de
1,62 m. A cet endroit, on pouvait encore remarquer les empreintes dans la roche d'une
ancienne passerelle de bois, détruite pour interdire le passage des contrebandiers.
Martel note la présence d'énormes blocs récemment éboulés (en 1910) sous la cascade
de la Glière, et qui n'auraient sûrement pas permis, en 1795, s'ils avaient été là,
le passage de la barque de Boissell.

|

|
Le
Rhône au Paradis |
Le
Paradis, près de Bellegarde |
La Glière et la Bressanne.
En aval de Malpertuis, le Rhône
s'élargissait sensiblement, or l'encaissement demeurait très important puisqu'on notait,
au cap de la Glière (la plus haute des falaises), rive gauche du fleuve, " un
à-pic convexe de 135 mètres de hauteur ". Par un chemin et escalier aménagé
par les Forces hydrauliques du Rhône, rive droite, on pouvait traverser l'impressionnant
ravin " des Gorges " et passer au-dessous de deux ouvertures de cavernes, peu
profondes mais présentant des entrées en " gigantesques cintres ".
C'était les grottes de la Bressanne, creusées naturellement dans la falaise du même
nom.
Le canõn du Rhône cher à Martel.
Les Gorges du Canon du Rhône
Site de Génissiat
Emplacement du grand Barrage projeté |
 |
Conscient de la nécessité
d'aménager des retenues sur le fleuve, en vue de subvenir aux besoins d'une expansion
toujours plus forte du tissu industriel national, Martel se faisait l'ardent défenseur
des sites naturels existants entre Bellegarde et Pyrimont. Il était fermement contre le
projet de barrage unique tel qu'il existe actuellement et penchait plutôt pour la version
à deux retenues, l'une située en amont du Pas de Malpertuis, l'autre en amont des pertes
du Rhône. Par ce projet, les deux sites étaient en partie épargnés. Les autres raisons
invoquées dans son étude faisaient part des risques d'ensablement et d'alluvionnement
d'une seule retenue haute de 100 mètres. Les éboulements majeurs de Dorches et du Fort
L'Ecluse étaient la preuve pour Martel d'une instabilité des rives du fleuve en
perpétuelle évolution.
Bibliographie : " La France
ignorée " de E.A. Martel (Edition Delagrave - 1933).
Paru dans "LE
PROGRES du dimanche 9 février 1997, C'ETAIT HIER"

|